Édito
L’expérience de l’art est très singulière, elle appartient à chacun mais elle nous inscrit aussi dans une histoire commune.
C’est pour cela qu’elle constitue un enjeu politique fondamental. La manière dont on conçoit la culture, sa diversité, son rayonnement, son économie également, dit quelque chose de la manière dont nous vivons ensemble.
C’est pour cela que j’ai souhaité qu’au cœur des engagements culturels du Département, la question des liens avec l’action sociale soit prioritaire.
L’ambition est immense mais j’ai la conviction qu’elle dit pour une large part nos engagements et valeurs : comment faire pour que les pratiques culturelles rapprochent plus qu’elles ne distinguent ? Comment agir pour que chacune, chacun « s’autorise » à faire l’expérience du sensible ? À affirmer la singularité de son goût, de son imaginaire au-delà des normes dominantes ?
L’accès à l’art pour toutes et tous c’est aussi reconnaitre l’autre dans sa capacité d’expression, dans sa liberté de création, dans sa culture vécue, c’est considérer tout être humain avec une égale dignité.
Les Départements sont les principaux acteurs publics des politiques de solidarité. Nos équipes en charge de l’action sociale sont au quotidien en relation avec les familles soumises à la précarité, en souffrance, victimes de l’exclusion. Poser la question de la culture pour ce public c’est reconnaitre à chacun le droit au beau, à l’émotion, à l’imaginaire. Pour personne l’art n’est superflu.
C’est pour cela que nous encourageons les rencontres, les échanges, les confrontations parfois, entre les professionnel.le.s de la solidarité et les actrices et acteurs culturel.le.s, intervenant.e.s, diffuseur.e.s ou artistes. Les ponts qui s’y construisent sont autant de nouvelles voies pour que les femmes et les hommes d’ici, quelles que soient leurs origines et milieux sociaux, trouvent au détour de l’émotion la force et le plaisir d’inventer leur vie.
Philippe Grosvalet
Président du Département de Loire-Atlantique