▲ Terminé

Lycée expérimental de Saint-Nazaire

PRODUIRE DES SAVOIRS

Saint-Nazaire, 2009-2012

Ça a commencé par le Lycée Xp de Saint-Nazaire, un lieu encore vivant 30 années après sa création : la rigueur et l’imagination, ça fait toujours bon ménage.

Ça a continué par un écrivain, Joël Kérouanton, qui frappa à la porte de ce haut lieu du savoir, faute d’avoir pu jadis y poser ses valises. Les Membres de l’équipe éducative et les expérimentaliens lui dirent : banco, mais faudra mouiller ta chemise, le savoir c’est d’abord une prise de risque.

Ça a duré 3 ans, pendant lesquels le Lycée Xp et ce faiseur de livre sont partis à la rencontre d’artistes invités à Saint-Nazaire. Guillaume Leblon (art contemporain), Benoît Bradel (théâtre), Roberto Ferrucci (littérature), Christine Leboutte (chant).


Ça, c’était le point de départ : Un lycée, pas n’importe lequel. Un lycée expérimental au coeur de Saint-Nazaire. Qui expérimente le pouvoir, le pouvoir aux élèves autant qu’aux profs, fallait oser. L’histoire dure depuis quasi trente ans. Je suis allé les rencontrer. Pour expérimenter ensemble. Trois années de rencontres expérimentales autour de l’art. Une façon de mettre en oeuvre les savoirs. Pour les élèves autant que les profs. Pour moi. Les invités. Les habitants de Saint-Nazaire.

Ça, c’était le fil d’Ariane : Pour répondre à la vie il existerait différentes possibilités. L’abrutissement et le suicide seraient les possibilités offertes par la société actuelle. L’autre option, que nous privilégierons, ouvrira à une révolution ludique à base d’expérimentations. NOUS expérimenterons, en co-construction – comme c’est écrit dans le projet pédagogique – la gestion des services, de la vie en collectivité et les relations avec l’extérieur ; NOUS assurerons la restauration, le service en salle, la cafeteria, les courses, l’entretien, jusqu’aux toilettes, le tout en musique ; NOUS ferons le secrétariat, l’accueil, la comptabilité, le tout en musique ; NOUS nous occuperons de la bibliothèque, de l’audiovisuel, du photocopieur, le tout en musique ; NOUS rédigerons et publierons le Journal de gestion, le tout en musique.

Mais, pour rester dans un périmètre qui m’est cher, NOUS procéderons, toujours ensemble (et en musique), à des expérimentations artistiques. NOUS serons spectateurs, ensemble, face à un même objet culturel. Que cet objet soit à réception directe (spectacle) ou différée (sculpture, livre). NOUS assisterons à des spectacles vivants présentés par le théâtre Athénor, NOUS attacherons notre regard aux installations du Centre d’art contemporain le Grand Café, NOUS rencontrerons des invités de la Maison des écrivains et traducteurs étrangers (MEET). NOUS tendrons vers une “réception créatrice”, à l’opposé de la classique “consommation culturelle”. NOUS démontrerons que si l’art crée de la liberté, au sens le plus concret, comme souplesse, comme création de possibles, c’est tout autant chez celui ou celle qui le pratique que chez celui ou celle qui le reçoit, corrélativement. Car chacun peut produire du sens à partir d’une oeuvre. Le sens ne préexiste pas. Le sens se produit dans la rencontre. Le sens est vivant.

NOUS mettrons sur le même plan le rapport à l’oeuvre (ce que je vois), le rapport au public et à l’espace (ce que je vis avec les autres spectateurs) et le rapport à soi (ce que je me raconte). A l’instar de l’ami Marcel Duchamp, NOUS considérerons que le regardeur fait l’oeuvre. Et notre oeuvre, NOUS la ferons émerger sous forme d‘“attrapes-traces” écriture, dessins, photographies : en matière de regard, les possibilités sont pléthores pour sortir du fameux “j’aime/j’aime pas”, formuler une critique, une pensée, et dire la poésie : ce qui reste de vivant en nous une fois l’exposition, le livre ou le spectacle achevés.

Ça, c’était un « accident » : Pour faire face à notre désarroi de spectateur et nous donner quelques balises, des définitions de spectateur sont créées. Ça se passa à l’occasion d’un spectacle de théâtre, Napoli Napoli, mis en scène par Benoit Bradel.

Mais ça, c’est encore une autre histoire, l’histoire du premier mini-dico du spectateur.

Pour Le Dico du spectateur,
Joël Kérouanton
Juin 2015

Le mini-dico des spectateurices : Lycée expérimental de Saint-Nazaire

  • A
  • Amoureux·se·s

    amoureux.png
  • C
  • Catastrophe

    gui-dico-36.png
  • D
  • Des-spectateur ·ices

    Fan de discussions avant, pendant, et après les spectacles. Adore cel·leux qui en parlent. Magnifie cel·leux qu…

  • I
  • Indiscret·e

    Le lendemain du spectacle, se lève et ouvre ses volets quand i·elle surprend une conversation à la porte de so…

  • Intérieur·e

    Son truc à el·lui, c’est le monologue intérieur de l’artiste. Adore se projeter dans sa tête, au-dedans, et écrit l…

Contexte & crédits

Les éléments présentés dans ce laboratoire sont issus du livre Balises Xp, Joël Kérouanton (avec le Lycée expérimental de Saint-Nazaire), Lille, Nuit Myrtide Éditions, 2012.