Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras. C’est ainsi que le·a spectateur·ice-désaccoudé·e engage régulièrement son « travail » de spectateur·ice : son voisin de gauche (ou de droite) lui vole régulièrement l’accoudoir. L’enjeu a son importance puisque les bras horizontaux disposés de part et d’autre du siège (et encadrant ce dernier) participe du confort nécessaire au devenir du·de la spectateur·ice de théâtre (c’est, entre autres, ce qui le différencie du·de la spectateur·ice de musique rock, punk ou métal). Va devoir ruser, blaguer, en gros jouer des coudes pour récupérer son accoudoir. Avec un petit peu d’huile (de coude), devrait parvenir à ses fins. Aura tout de même bouffé sa soirée à éprouver la résistance de son·sa voisin·e spectateur·ice, pour savoir ce qu’i·el a dans la peau. Assistera non pas à la bataille de Bosworth dans Richard III (William Shakespeare, XVe siècle) mais à la bataille d’accoudoirs dans le Théâtre français (animateur·ices socio-culturel·les du Val-d’Oise, XXIe siècle).