Arrive léger à la représentation et se prend une baffe par l’ambiance fin du monde présente sur le plateau. Ça réveille, c’est certain, mais ce n’est pas vraiment ce qu’i·el cherchait : sa légèreté s’envole dès le lever de rideau. Comme si les interprètes avaient pour mission de rappeler au spectateur·ice le fil d’angoisse de la nuit. La précarité de la condition humaine. Sa fin annoncée.
« (…) Je découvrirais plus tard que ce qui manquait, là, dans ce studio de danse planté en plein quartier populaire de Nantes, ce qui manquait était la dimension grotesque. Le rire d’Aristophane dans Les oiseaux : ce rire d’interprètes qui se moquent d’eux même autant que du public et plus globalement de l’humanité qu’ils représentent. Une humanité corrompue. Une humanité à la merci des rapports de pouvoir nauséabonds. Une humanité sur le fil. »
KÉROUANTON (Joël), in « Le Dico du Spectateur », 2017.