Son truc à el·lui, ce sont les « répèt », en studio, là où ça se trame. Là où le « processus de création » veut dire quelque chose, où i·el peut voir le corps de la pièce se fabriquer devant ses yeux, où i·el peut comparer la teneur d’une scène le mardi avec une autre teneur le mercredi. Plus que de la pièce en elle-même, raffole des commentaires des danseur·euse·s après avoir dansé, affalés sur le plateau, le corps luisant de sueur.
« (…) En me rapprochant un peu, je pouvais entendre ces monologues collectifs. De vraies pipelettes, ces danseur·euse·s : ”Ce qui me fatigue c’est couriir”, ”Moi y a des moments où j’ai envie de crier”, ”Moi c’est plaisant”, ”Ben moi pas trop, ce n’est pas vraiment un état familier, cette course semi-assis”, ”Là ça me fait mal car quand t’es assis en roi tu mets ton os sur mon muscle”, ”À la fin de la scène du roi, j’étais proche d’un bug de corps”. (…). »
KÉROUANTON (Joël), in « Le Dico du Spectateur », 2017.